Structure Béton etait un lieux de fêtes qui
supporte 800 personnes sous un parking, le long d'une nationale le long de
laquelle s'épanouissent les représentants de l'architecture de zone d'activités
des plus lambdas, crédibilité underground instantanée. Dehors, un gentil attroupement
de teuffeurs attend son heure en mettant au point un plan resquille pour vivre cette gloire du parteux consistant à entrer
dans une soirée pour pas bloqué. Quatre cabines de toilettes chimiques qui
prendront vite un air d'armageddon fécal gardent la porte d'entrée. Partout
tronches de motivés et faciès d'exaltés. Un délicieux frisson canaille réjouit
tout le monde. Le rêve d'export de français à l'étroit dans une scène délabrée
marque des points, et là, on n'est pas dans le teknival en Italie ni dans
la free en Belgique bien que le périphérique de Bruxelles confère à la fin
du trajet un air de route mystique ravivant des souvenirs de teufs perdues
à l'époque davant les téléphones portables. Le son tranche. Le volume est
élevé. Les enceintes en rappel interdisent l'idée d'une échappatoire. Deux
lasers verts balayent la foule en automatique. A 1h30 du matin, il n'a déjà
plus d'égards pour l'éventualité de montée en douceur du dancefloor. Les
tubes old school sont embrochés avec frénésie. Les trajectoires désordonnées
des atomisés devant les enceintes témoignent de la bousculade en cours dans
les esprits. Installé à l'aise dans le registre «quand-y-en-a-plus-y-en-a-encore»!
Spirales mentales au pouvoir de torsion élevé à la rencontre de cerveaux
rendus disponibles: Energy tonight. Manu le Malin, alors, Manu le Malin.
Introduisant son set par quelques phases de scratch témoigna de progrès récents,
le Jésus-du-dark montre vite son côté poseur d'ambiance. Jamais en reste
de gimmicks accrocheurs ( taper du doigt sur un vinyle pour en sortir des
«bruits» et autres manipulations de DJ international ) et la coolitude plein
le gros jack, il repart à basse vitesse le long des pages d'une antébible
HC dont son set fera la lecture. Trèès industriel ce soir. Nombres de gicleries
dancefloor des plus métalliques tailladeront les jeunes cerveaux ( l'ambiance
est très neurone ) avant que certain sens de l'abstraction sombre s'empare
du cour du set en disloquant les voies connues de la facilité et de la teuf
à moindre frais. Et lorsque tout le monde a bien pataugé dans des basses
qui down qui under, une rythmique dansable et toujours lente reprend le dessus,
contresignant le passage de l'iconique Manu. Aujourd'hui, on organise des soirées aléatoirement. Pour en savoir plus, suivez «Teuf Courriels » et inscrivez vous...